Plus de 5 000 opposants aux réserves d’eau se rassemblent dans le calme
Des milliers des manifestants « contre l’accaparement de l’eau » sont réunis dans le Poitou-Charentes et tentent de contourner les interdictions de rassemblement et les forces de l’ordre. Sans violence pour le moment.
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Des opposants aux réserves d’irrigation, entre 5 000 à 8 000 selon les sources, se sont rassemblés à Melle, dans les Deux-Sèvres, renommé depuis mercredi 17 juillet 2024 « Village de l’eau ». L’appel avait été lancé depuis plusieurs mois, les organisateurs comptant sur une moindre présence des forces de l’ordre réquisitionnées à Paris en vue des Jeux olympiques.
Un rassemblement a été déplacé au dernier moment
C’est à Melle qu’ont eu lieu les premières escarmouches entre gendarmes et manifestants ce vendredi 19 juillet matin, mais très vite apaisées par des grenades lacrymogènes. Les forces de l’ordre les attendaient aussi de pied ferme à Saint-Sauvant, dans la Vienne et à quelques kilomètres de Sainte-Soline, où devaient se retrouver le gros des opposants et où l’aménagement d’une réserve doit démarrer en septembre prochain.
Mais pour contourner l’interdiction préfectorale de manifester sur ce site et éviter les « trop nombreux contrôles et fouilles » que reprochent les organisateurs aux gendarmes, le rassemblement a été déplacé au dernier moment à Migné-Auxance, une commune limitrophe de Poitiers qui a déjà accueilli les Soulèvements de la Terre. De là, les manifestants se sont ensuite éparpillés vers différents sites, une unité de méthanisation, un site de conditionnement de semences de Terrena…
Des appels au calme
De son côté, la Coordination rurale a mobilisé ses troupes et appelé à une contre-manifestation. Pas pour affronter les opposants, mais pour marquer son soutien et protéger les agriculteurs des différents lieux concernés par les rassemblements, leurs familles, leurs outils de travail, et les réserves existantes elles-mêmes qui pourraient être détruites par des actes de vandalisme.
Même appel au calme de Julien Le Guet, le meneur du collectif « Bassines non merci ». La manifestation extrêmement violente de Sainte-Soline en mars 2023 a laissé des traces et le but est désormais de pacifier les rassemblements.
Demain samedi, les opposants ont prévu de bloquer le port de commerce de La Rochelle, le deuxième de France pour les exportations de céréales, symbole selon eux de l’agrobusiness. Avec une arrivée par la mer à bord de petites embarcations, de paddles et de kayaks. Ils ont aussi annoncé vouloir ensuite rejoindre le vieux port, haut-lieu touristique en cette saison. Là encore, la préfecture a interdit les rassemblements. La braderie de La Rochelle, grand rendez-vous du commerce local, a été reportée d’une semaine par crainte d’éventuelles violences et beaucoup de commerçants comptent garder leurs magasins fermés.
Sur le parcours entre Melle et La Rochelle, jalonné de plusieurs réserves, les agriculteurs resteront mobilisés demain pour les protéger d’éventuelles destructions.
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